"Résister aux effets pervers de l’idéologie managériale dans l’intervention sociale" Dans leur quotidien, les professionnels de l’intervention sociale sont confrontés à un décalage entre l’image idéale de leur profession, les réalités du terrain et les prescriptions des tâches édictées dans les institutions. Avec les difficultés économiques à répétition que nous connaissons, la pression sur les intervenants sociaux s’aggrave et rend ce décalage plus problématique encore. Table ronde N° 1 : Précarisation du travail social... précarisation des travailleurs sociaux Le contexte sociopolitique actuel conduit le champ de l’intervention sociale vers de nouvelles normes de gestion. Les valeurs du management s’y diffusent de plus en plus, même si c’est de manière différente, selon les secteurs d’activité. Parfois bien installées dans certains services sociaux, elles se profilent progressivement dans d’autres. À côté des effets de ces nouvelles normes de gestion sur le travail effectué avec les usagers, il paraît important de s’arrêter aussi sur les répercussions directes qu’elles ont sur les institutions et les travailleurs du champ de l’intervention sociale. Ainsi, comment les organisations peuvent-elles assurer leurs activités et leur pérennisation dans un contexte de gestion budgétaire à enveloppe fermée ? Comment assurer les missions de fonctionnement liées à leur objet social ? Comment assurer la prise en charge des contrats des intervenants à long terme ? Comment l’organisation prend-t-elle (ou peut-elle prendre) en compte la situation du professionnel (intervenant, travailleur social) ? Quels effets sur l’implication, l’investissement de l’intervenant dans son travail ?
Table ronde N° 2 : Formation généraliste ou spécialisation: quelle cohabitation ? Certains secteurs du non-marchand exercent de plus en plus de pression pour que les écoles forment des spécialistes ou des intervenants « clé sur porte ». Comment gérer la tension entre la formation généraliste proposée par les écoles et la spécialisation attendue par le terrain ? Les professionnels sont de plus en plus confrontés à la nécessité d’être efficaces, performants, rentables. Ils sont soumis à de nouvelles normes et procédures, aux référentiels métiers, la standardisation des pratiques professionnelles. Dès lors, comment la formation peut-elle permettre à l’étudiant de construire son identité professionnelle et ainsi de se situer dans le champ social ? Les écoles peuvent-elles (encore) être un lieu d’échanges et de réflexions pour les professionnels, voire avec eux ? Comment peuvent-elles former et aider à prendre distance et favoriser la concertation autour des pratiques ?
Table ronde N° 3 : Accueillir sans activer, est-ce possible ? Que faire si l’aide devient conditionnée par la capacité de l’usager à se mettre en projet alors qu’il n’a pas ou ne veut pas de projet ? Comment prendre en charge les exclus des politiques d’activation ? Des lieux d’accueil sans exigences particulières sont nécessaires pour permettre, pendant un temps non défini, aux personnes de se poser et de se reconstruire, de redevenir sujet. Quel rôle ces lieux peuvent-ils tenir dans le champ de l’intervention sociale ? Quelle reconnaissance et quels moyens existe-t-il pour l’intervenant social ? Qui plus est, un usager ne pourrait-il pas s’autoriser un temps de « réflexion » dans l’ensemble des services ?
Table ronde N° 4 : Le social ... un nouveau business plan ? Les pressions budgétaires sont telles que les services publics sont amenés à déléguer ou à traiter en tout ou en partie certaines problématiques à travers des partenariats public/privé ou des systèmes de sous-traitance. Celles-ci, historiquement assumées par le secteur non marchand, sont désormais récupérées par le secteur marchand. Soumis à une forme de clientélisation, l’ensemble des acteurs, tant les usagers que les professionnels du champ social, est en quête de repères et d’identité. Pouvons-nous y voir une forme de créativité face aux besoins actuels de la société ou un risque de dérive ? Quels sont les effets et les impacts d’une telle transformation sur les pratiques des intervenants ? Qu’en est-il de la place accordée à l’usager (et à sa famille), à sa (ses) demande (s)/désir (s) ?
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